jeudi 4 novembre 2010, par Patrick Gaulme (IAS)
Mardi 23 novembre 2010 à 11h00 , Lieu : Salle de conférence du bât. 17
La connaissance de la structure interne de Jupiter apporterait de fortes contraintes sur la formation du système solaire. La mesure de la masse de son noyau et de sa composition globale indiqueraient si la planète s’est formée par accrétion ou instabilité gravitationnelle. Aujourd’hui, la structure interne de Jupiter est mal contrainte et la sismologie, qui consiste en l’identification de ses modes acoustiques propres, est la seule manière de mesurer profondément le profil de densité. La sismologie de Jupiter fut considérée à partir des années 1970, et jusqu’à maintenant, les différentes tentatives ont, au mieux, conduit à des résultats ambigus. Dans ce séminaire, je présenterai la détection des modes d’oscillation propres de Jupiter à partir de mesures de vitesse radiales, qui ont été effectuées avec le tachymètre de Fourier SYMPA (Observatoire de la Côte d’Azur). Les paramètres sismiques globaux ont été mesurés, à savoir la fréquence d’amplitude maximale à 1213±32 µHz, la grande séparation moyenne à 155.2±2.1 µHz et l’amplitude maximale des modes à 49 (-10/+8) cm s-1. L’estimation de la grande séparation moyenne est cohérente avec les modèles actuels de Jupiter, qui présentent un noyau de plusieurs masses terrestres. Ces résultats mettent un terme au débat sur la détectabilité des oscillations de Jupiter et ouvre la voie à la contrainte de la structure interne des planètes géantes du système solaire.