lundi 28 août 2017, par Marie Glanc et Marie Blavier
L’Ĺ“il en tant que système optique prĂ©sente des dĂ©fauts optiques qui, d’une part, dĂ©gradent le processus de formation des images sur la rĂ©tine, d’autre part gĂŞnent l’ophtalmologiste lors d’un examen de fond d’Ĺ“il. La première consĂ©quence n’est pas problĂ©matique au quotidien car une majeure partie peut ĂŞtre compensĂ©e par des verres correcteurs (lunettes, etc...). La seconde consĂ©quence par contre peut empĂŞcher la dĂ©tection prĂ©coce de pathologies en raison d’un rendu mĂ©diocre de l’image des tissus rĂ©tiniens au cours de l’examen mĂ©dical (voir les instruments d’imagerie rĂ©tinienne existants).
La difficultĂ© d’imager la rĂ©tine Ă travers l’Ĺ“il s’apparente, par la prĂ©sence de ces dĂ©fauts ocualires, Ă celle rencontrĂ©e par les astronomes avant l’avènement de l’Optique Adaptative (OA) sur les tĂ©lescopes. Dans ce dernier cas, la prĂ©sence de couches atmosphĂ©riques turbulentes dĂ©grade la qualitĂ© des images cĂ©lestes obtenues sur un tĂ©lescope au sol. C’est ainsi qu’est nĂ©e (en France, sous l’impulsion de Pierre LĂ©na en particulier) l’idĂ©e d’utiliser cette technique pour amĂ©liorer la qualitĂ© des images rĂ©tiniennes recueillies par les mĂ©decins. Ce projet regroupe donc des astronomes et des physiciens, ainsi que des ophtalmologistes. Pour dĂ©couvrir l’ensemble des partenaires, voir l’article Le partenariat.
En 2000, 30 millions de personnes dans le monde Ă©taient atteintes de dĂ©gĂ©nĂ©rescence maculaire liĂ©e Ă l’âge (DMLA) ; 25 % des 135 millions de diabĂ©tiques Ă©taient suivis par un ophtalmologiste ; 67 millions de cas de glaucomes, soit la moitiĂ© seulement des cas existants, Ă©taient traitĂ©s. Ces trois pathologies sont responsables Ă elles seules de 50 % des cas de cĂ©citĂ©. En 2025, ces chiffres auront triplĂ©, en grande partie du fait de la prĂ©valence Ă©levĂ©e de ces pathologies dans la population âgĂ©e, qui sera amenĂ©e Ă doubler dans les 20 prochaines annĂ©es. Comme pour le cancer, le dĂ©pistage prĂ©coce est le plus sĂ»r moyen d’enrayer cette progression et de rĂ©duire le coĂ»t humain et social de ces maladies. Pour de plus amples informations concernant ces pathologies et, de manière plus gĂ©nĂ©rale, sur les activitĂ©s de recherche de pointe dans le domaine de l’ophtalmologie, le lecteur visitera le site de l’Institut de la Vision (partenaire des activitĂ©s OEIL).
La détection précoce de pathologies rétiniennes, leur suivi, le développement de molécules thérapeutiques, réclament une exploration in situ et in vivo du tissu rétinien
Un problème supplĂ©mentaire peut s’ajouter Ă certains systèmes Ă balayage : des mouvements oculaires peuvent perturber le recueil parfois trop long de l’image que le mĂ©decin souhaite exploiter (image dĂ©formĂ©e). L’imagerie plein champ consiste Ă acquĂ©rir directement des images 2D de l’Ă©chantillon, Ă©vitant ainsi le balayage transverse nĂ©cessaire Ă l’imagerie point par point classique. Elle permet donc de gagner un temps prĂ©cieux lors de l’acquisition des images.
L’article sur le banc d’OA dĂ©crit le principe d’une camĂ©ra de fond d’Ĺ“il par optique adaptative et les rĂ©sultats obtenus Ă partir de celle qui a Ă©tĂ© exploitĂ©e lors d’un processus d’essai clinique au CIC de l’hĂ´pital des Quinze-Vingts. L’article sur le banc de couplage OA/OCT en cours de dĂ©veloppement au LESIA prĂ©sente le principe de la tomographie par cohĂ©rence optique plein champ, l’avancement du banc et les rĂ©sultats actuels.