mardi 11 octobre 2022, par Milan Maksimovic et Nicole Vilmer
Solar Orbiter est une mission de l’ESA qui permet de faire des progrès notables dans notre connaissance du Soleil et de l’Héliosphère interne en suivant simultanément les deux voies stratégiques suivantes :
Initialement proposĂ©e en 1998 dans le programme « Horizon 2000 + » de l’ESA, puis sĂ©lectionnĂ©e en 2011 par le ComitĂ© des Programmes Scientifiques (SPC) comme la première mission moyenne dans le cadre « Cosmic Vision », la mission Solar Orbiter a Ă©tĂ© lancĂ©e le 10 fĂ©vrier 2020. Projet structurant d’un grand nombre de laboratoires de physique solaire et hĂ©liosphĂ©rique en Europe et au-delĂ , Solar Orbiter fĂ©dère l’ensemble des communautĂ©s SOHO et Ulysse dont elle regroupe les attentes scientifiques.
Les objectifs scientifiques de Solar Orbiter couvrent un grand nombre des questions fondamentales de la physique du Soleil et de l’héliosphère interne qui restent d’actualité. Ces questions sont :
En ce qui concerne le vent solaire, la couverture hĂ©liocentrique inĂ©dite permet d’aborder les problèmes de transport d’énergie dans ce milieu faiblement collisionnel. Plus particulièrement, Solar Orbiter aborde le problème du « chauffage » du vent solaire, dont l’écoulement, Ă mi-chemin entre une expansion adiabatique et une expansion isotherme, demeure inexpliquĂ©.
Solar Orbiter permet également d’étudier les éruptions solaires, épisodes de libération brutale d’énergie à la surface du Soleil, et les injections de particules énergétiques qui y sont associées. L’orbite de la sonde permet des périodes d’observation en co-rotation quasi-synchrone avec le Soleil. Ceci fournit l’occasion, grâce au couplage instrumental entre mesures in-situ et télédétection, de séparer, pour la première fois, les phénomènes spatiaux des phénomènes temporels.
Après une première phase d’environ 4 ans d’observations depuis le plan de l’écliptique, des phasages gravitationnels avec VĂ©nus permettront Ă Solar Orbiter de sortir de ce plan et de procĂ©der Ă des observations Ă hautes latitudes (jusqu’à environ 30°) du Soleil et du vent solaire. Cette phase de la mission sera propice Ă des mesures d’hĂ©liosismologie locale et d’observation des trous coronaux polaires, sources du vent solaire rapide.