Institut national de recherche scientifique français Univerité Pierre et Marie Curie Université Paris Diderot - Paris 7

Soutenance de thèse de Raphaël Peralta le mercredi 3 février 2016

vendredi 15 janvier 2016

La soutenance aura lieu le mercredi 3 février 2016 à 14h00 dans la salle de conférence du Château, sur le site de Meudon.

Titre

Caractériser les populations stellaires à l’aide d’indices sismiques

Directeurs de thèse

Eric Michel et Réza Samadi

Résumé

A l’instar de la sismologie terrestre, l’astérosismologie est l’étude des tremblements d’étoiles. Ces vibrations internes sont observées via les variations de luminosité (ou de vitesse) qui se manifestent à leurs surfaces. A partir de ces séries temporelles, on calcule les spectres de puissance qui contiennent une véritable mine d’informations. En particulier, pour les pulsateurs de types solaires, nous pouvons observer le signal de la granulation ainsi que les modes propres d’oscillations stellaires qui sont tous deux une conséquence directe de la convection dans l’enveloppe de l’étoile. L’astérosismologie permet de sonder l’intérieur des étoiles comme une échographie. Par ailleurs, avec les grands relevés de photométrie spatiale CoRoT et Kepler, un nouveau champ d’application pour la sismologie est apparu. En effet, il est possible de caractériser au premier ordre les spectres d’oscillations des pulsateurs de types solaires à partir de quelques indices que nous appellerons indices sismiques. Ces derniers permettent via des relations simples d’estimer les paramètres fondamentaux de ces étoiles. Cela fait de l’astérosismologie un outil très puissant pour l’étude des populations stellaires.

Dans la perspective du développement de la base de données Stellar Seismic Indices (SSI), l’objet de ma thèse a été de développer une méthode automatique capable d’extraire simultanément les indices sismiques et les paramètres caractérisant la granulation des pulsateurs de types solaires. Cette méthode, appelée MLEUP, a été pour l’instant optimisée pour les géantes rouges car CoRoT et Kepler ont observé plusieurs dizaines de milliers de géantes rouges contre quelques centaines de pulsateurs de type solaire de séquence principale. Le MLEUP présente un avantage majeur par rapport à la plupart des méthodes existantes : il utilise le patron universel d’oscillations (UP) des géantes rouges comme modèle d’ajustement du spectre d’oscillations, ce qui permet d’analyser le spectre non lissé, donc non dégradé, et d’ajuster simultanément la composante de granulation et celle des oscillations par l’estimation du maximum de vraisemblance (MLE).

Le MLEUP a dans un premier temps été testé par des simulations Monte Carlo afin de quantifier ses performances. Ces dernières se sont révélées très bonnes, avec de faibles biais et dispersions. Dans un second temps, nous avons appliqué le MLEUP à plus de 36.500 étoiles observées par CoRoT et Kepler, parmi lesquelles nous obtenons les indices sismiques et les paramètres de la granulation pour plus de 13.500 étoiles. Ces résultats ont d’ores et déjà été utilisés dans plusieurs travaux et leur utilisation devrait s’intensifier rapidement.

Bientôt, l’ensemble des données CoRoT seront analysées. Ainsi, nous escomptons obtenir au total, avec l’ensemble des observations CoRoT et Kepler, des indices sismiques et des paramètres de granulation pour près de 18.000 géantes rouges. Ces résultats seront mis à disposition de la communauté scientifique via la base de données SSI.