vendredi 14 novembre 2014, par Annie Baglin
Les découvertes de CoRoT sont nombreuses et variées. Elles concernent à la fois des résultats recherchés et attendus, mais aussi beaucoup de découvertes inattendues. On trouvera un exposé détaillé de ces résultats à jour mi 2014 dans l’article CoRoT de Wikipedia.
Ils ont largement dépassé les objectifs initiaux par leur variété et par la diversité des domaines concernés. Les plus spectaculaires sont sans doute :
Toutes ces grandeurs, qui dépendent de la structure des couches superficielles de l’étoile, permettent en retour de mieux comprendre le transport convectif qui est responsable de cette structure et qui reste un point faible dans les modèles actuels :
En haut, bleu les donnée d’observation , les cercles les prédictions résultats de deux modèles, l’un avec pénétration convective (noir) ou sans (magenta, en bas deux modèles avec des profondeurs de pénétration différentes , indiquant la sensibilité de cet indicateur à l’extension de la zone.© Barban, A and A in press
Parmi les découvertes inattendues, l’observation des étoiles très jeunes de l’amas ouvert NGC 2264 a révélé, non seulement des pulsations, mais les modulations dans la structure des disques de poussière qui les entoure. Une campagne multisatellite impliquant les missions Spitzer (en infra rouge ) et Chandra (en X), constitue une avancée considérable.
Si dans certains cas (spot-like) les variations dans le domaine infra-rouge (Spitzer) suivent celles du domaine optique (CoRoT) ce n’est pas le cas pour les objets dominés par l’absorption de la poussière dans le disque ou plus encore dans des objets de comportement très erratique.
La détection des oscillations de type solaire dans les géantes rouges, montrant des modes quasi régulièrement espacés dans un domaine de fréquence caractéristique de la taille de l’objet (nu_max). Les spectres de Fourier sont ici classés par nu_max croissant.© De Ridder et al. Nature, 459, p.398 (2009).
La découverte d’une « calibration » possible des paramètres sismiques avec les grandeurs fondamentales telle masse, rayon et luminosité a fait de ces objets des outils extraordinaires pour l’étude de la structure galactique. En effet CoRoT les observe jusqu’à plus de 1000pc. On peut ainsi repérer les différences en terme de stade d’évolution, compléter la relation age-métallicité dans notre Galaxie et dresser une carte de la Galaxie.
© Miglio et al ; EPJ Web Conference, 19, 05012 (2012)
Dans la recherche d’exoplanètes plus de 10 000 étoiles sont observées au cours d’une même séquence. Le nombre de transits détectés est de l’ordre de 200 à 250. Mais malheureusement la plupart de ces transits n’ont pas pour origine une planète. Les plus courants de ces « faux » transits proviennent d’étoiles binaires. Après confirmation seuls 2 ou 3 transits proviennent de planètes,
Du fait de la durée maximale de 6 mois d’observation de chaque champ d’étoiles, seules des planètes plus proches de leur étoile que 0.3 Unités Astronomiques (moins que la distance séparant Mercure du Soleil) et donc en général n’étant pas situées dans la zone habitable peuvent être détectées.
Mais le télescope spatial Kepler de la NASA (grand frère de CoRoT) a observé continûment le même champ pendant plusieurs années a eu la capacité de détecter des planètes de taille terrestre situées plus loin de leur étoile.
CoRoT a ainsi confirmé 37 planètes (à ce jour) qui illustrent la diversité de ces objets. Mentionnons celles qui ont les caractéristiques les plus originales :
Vue d’artiste de la planète CoRoT 7b éclairée par son étoile-hôte et d’une autre planète autour de cette étoile, plus loin de l’étoile et qui a été découverte depuis le sol.
Auteur : Fabien Catalano
Les planètes de CoRoT couvrent la très large gamme de propriétés et de caractéristiques qu’on retrouve dans la famille disparate des exoplanètes : ainsi la masse des planètes CoRoT décrit un domaine très large de plus de trois ordres de grandeur en masse, 10 en rayon et 100 en densité moyenne., comme l’illustre la figure ci contre.
Les données de CoRoT indiquent une nette tendance à ce que des planètes plus massives orbitent des étoiles massives, ce qui est confirmé par les autres données. Ceci est cohérent avec les modèles de formation planétaire les plus couramment acceptés.