jeudi 7 octobre 2021
Le prix "L’Oréal-UNESCO pour les femmes et la science - Jeunes talents" récompense chaque année 35 doctorantes et post-doctorantes en France, afin de soutenir leurs projets de recherche et leur donner de la visibilité.
Originaire d’un petit village situé non loin de l’observatoire de Haute-Provence, rien ne prédestinait Nour à une carrière d’astronome et d’astrophysicienne, sinon son prénom qui signifie lumière en arabe. Issue d’une famille franco-libanaise, elle grandit éloignée de tout environnement scientifique. Ce n’est qu’à 17 ans, à l’occasion d’un voyage avec son lycée dans un centre d’astronomie, qu’elle a rendez-vous avec les étoiles. Elle décrit alors un choc émotionnel empreint d’humilité face à la beauté du ciel dont elle est tombée amoureuse. Dès lors, cette passion ne la quittera plus et sera un moteur pour vaincre les obstacles sur son parcours.
Après un baccalauréat scientifique, elle poursuit sa formation en licence de physique fondamentale, puis obtient un diplôme d’ingénieur de SupOptique à Saclay qui lui permet de se concentrer sur la physique et l’ingénierie de la lumière et de comprendre comment construire et améliorer les télescopes. Elle saisit alors l’opportunité de faire une année de césure et se rend à Hawaï, où elle contribue au développement d’outils instrumentaux pour observer et analyser les exoplanètes à l’aide du télescope Subaru, à l’observatoire du Mauna Kea. Elle fait ensuite un second stage au centre de recherche Ames de la NASA dans la Silicon Valley. Elle y effectue une mission d’astrométrie sur l’étoile Alpha Centauri pour la fondation Breakthrough Initiatives. Elle poursuit son parcours par un Master 2 en astrophysique à l’Imperial College de Londres.
Depuis septembre 2019, elle est inscrite en thèse au LESIA (Observatoire de Paris-PSL) et étudie « L’auto-optimisation de l’optique adaptative (OA) pour l’étude des exoplanètes en imagerie directe ». Elle effectue ses recherches en cotutelle entre le LESIA et l’équipe SCExAO au télescope Subaru à Hawaï. Son objectif principal consiste à développer des méthodes d’optimisation d’un système d’optique adaptative qui corrige la turbulence atmosphérique.
Elle étudie également le système Beta Pictoris en infrarouge moyen, système clef pour comprendre la formation planétaire car composé d’au moins deux planètes et d’un disque circumstellaire. Le prix L’Oréal-UNESCO l’aidera à faire fabriquer un coronographe sophistiqué, qui permettra de faire le lien entre ses projets de recherche en combinant le gain en imagerie avec la spectroscopie. Dans un projet parallèle, au début de sa thèse, elle a également analysé la composition atmosphérique de 3 exoplanètes (des « Jupiters chauds » qui orbitent à proximité de leur étoile) et y a démontré la présence de vapeur d’eau.
Nour est très impliquée dans la diffusion des savoirs et la vulgarisation scientifique en astronomie et astrophysique, en particulier auprès des jeunes filles, pour renforcer leur confiance et les attirer vers des métiers scientifiques. Passionnée par la photographie du ciel nocturne et par la nature, elle œuvre également pour alerter le grand public sur la fragilité et la beauté unique de notre planète.
Le laser provient du télescope Keck et a pour but de jouer le rôle d’étoile artificielle pour la compensation des déformations atmosphériques.
© Andrew Richard Hara
Nour SKAF : 06 46 05 65 11 – nour.skaf observatoiredeparis.psl.eu
Site : nourskaf.org
Anthony BOCCALETTI : 01 45 07 77 21 - anthony.boccaletti observatoiredeparis.psl.eu
Nelly MANOUKIAN : nelly.manoukian psl.eu