mardi 18 octobre 2022
Le projet MeteoSpace, démarré en 2015, est mené conjointement par le LESIA de l’Observatoire de Paris-PSL et le laboratoire Lagrange de l’Observatoire de la Côte d’Azur. Il s’agit d’un instrument qui a pour but de surveiller l’activité chromosphérique journalière, celle-ci représentant un risque pour les satellites en orbite et les systèmes de communication par GPS.
MeteoSpace a quitté le LESIA le 10 octobre 2022 pour son installation définitive sur le plateau de Calern.
MeteoSpace est un ensemble de trois lunettes d’imagerie solaire, équipées de deux filtres étroits (0,5 Angström) pour la raie Hα et d’un plus large (1,5 Angström) pour la raie CaII K.
Photos Sylvain Cnudde - LESIA / Observatoire de Paris-PSL
L’objectif scientifique est de surveiller l’activité chromosphérique journalière au cours du cycle 25 (maximum solaire en 2025, éruptions attendues jusqu’en 2028) avec une cadence inédite au sein d’un dispositif totalement automatisé. Ces éruptions éjectent des particules à hautes énergies qui peuvent atteindre la Terre et causer des dommages sur les satellites et les systèmes de communication. Il s’agit donc là de météo de l’espace !
L’ensemble de l’instrument est donc conçu pour fonctionner sans opérateur grâce à de nombreux capteurs, notamment environnementaux, ce qui est une première en France en observation solaire. Il fournira des images en temps réel via une base de données dédiée à Nice (couplée à la base de donnée BASS2000 de l’Observatoire de Paris-PSL).
De façon à bénéficier d’un ensoleillement optimal, critère essentiel pour saisir de nombreux évènements dynamiques solaires, MeteoSpace a quitté le LESIA le 10 octobre 2022 pour son installation définitive sur le plateau de Calern, à 1270 m d’altitude près de Grasse, dans son bâtiment et sa monture.
Photos Thierry Corbard
L’instrument (optique, mécanique, acquisition des images) est l’œuvre du LESIA ; l’Observatoire de la Côte d’Azur (OCA) a pris en charge l’infrastructure (bâtiment, monture), l’automate de pilotage et la base de données.
MeteoSpace n’est en rien concurrent du spectrohéliographe de Meudon installé depuis 1908 au « Grand Sidérostat ». Ce dernier opère en spectroscopie (profils des raies en tout point du Soleil) sur des programmes de long terme (cycles solaires), alors que MeteoSpace est un imageur monochromatique adapté à l’étude des phénomènes rapides et transitoires (éruptions, ondes de choc, éjections de masse) dont la constante de temps est de l’ordre de l’heure. La complémentarité est donc totale. Rendez-vous dans quelques mois pour les premières observations automatiques après la phase de tests.
MeteoSpace est un projet cofinancé (hors salaires) par la DGA (50% du budget), l’Observatoire de Paris-PSL (CS/ESTERS), l’Observatoire de la Côte d’Azur, l’IDEX UCA, le PNST/INSU, PLAS@PAR et le DIM ACAV.
Information transmise par Gaële Barbary (cheffe de projet LESIA), Claude Collin, Frédéric Morand (chef de projet OCA), Florence Guitton, Thierry Corbard, Jean-Marie Malherbe (LESIA).