mardi 10 juillet 2012, par Jean-Michel Reess
La mission spatiale EChO (Exoplanet Characterization Observatory) est dédiée à la caractérisation spectrale d’exoplanètes. Elle fait partie des missions présélectionnées du programme Cosmic Vision classe M3 de l’ESA. Dans ce cadre, elle répond à un des points fondamentaux du programme sur les conditions de formations des planètes et l’émergence de la vie.
Depuis 1995, le nombre d’exoplanètes découvertes n’a cessé d’augmenter. Les techniques classiques de détection par transits, vitesse radiale ou astrométrie permettent de déterminer les paramètres physiques des exoplanètes (orbite, masse, diamètre) et leur nature (rocheuse ou gazeuse). Afin d’améliorer notre compréhension de ces nouveaux mondes, des techniques de spectroscopie s’avèrent nécessaires pour caractériser leur atmosphère et les processus physico-chimiques en œuvre. L’objectif d’EChO n’est donc pas de découvrir de nouvelles exoplanètes mais de caractériser les atmosphères de celles déjà connues.
SchĂ©ma reprĂ©sentant l’orbite d’une exoplanète autour de son Ă©toile et la courbe de lumière en fonction du temps, basĂ© sur les observations de HAT-P-7B par la mission Kepler (Borucki et al. - Science 2009, 235, 709). CrĂ©dits : ESA
La méthode d’observation d’EChO est basée sur la spectroscopie des transits. Lorsqu’une exoplanète gravite dans un plan contenant l’observateur et l’étoile hôte, la courbe de lumière varie périodiquement : elle diminue très légèrement à chaque passage de la planète devant l’étoile. Ce phénomène s’appelle un transit. Les variations ténues du spectre observé dans les différentes phases du transit permettent d’isoler le spectre de l’exoplanète. L’analyse de ce spectre nous renseigne sur les paramètres physico-chimiques suivants :
De plus, l’Ă©tude de ces paramètres sur un Ă©chantillon significatif d’exoplanètes permettra l’analyse des mĂ©canismes en jeu dans leur formation et du rĂ´le de l’Ă©toile hĂ´te.
EChO est composé d’un télescope de 1.2m refroidi passivement à 50K et d’une plateforme sur laquelle sont intégrés différents spectromètres couvrant au total la bande passante [0.4-16]µm. Le satellite sera placé en orbite au point de Lagrange L2. Le contraste entre la planète et l’étoile hôte varie rapidement en fonction de la longueur d’onde et du type d’objet observé. Les contrastes peuvent aller de 1 pour 1000 dans le cas des Jupiter chauds en orbite autour d’étoiles K0 à 1 pour 100 000 dans le cas des super-terres tempérées autour d’étoiles de type M4. Pour atteindre le signal sur bruit nécessaire à l’extraction du spectre, l’ensemble des biais et des stabilités instrumentales doit être maitrisé à de très hauts niveaux de précisions.
Un consortium regroupant plusieurs pays européens s’est formé afin de répondre à l’appel d’offre du programme Cosmic Vision de classe M3 et proposer une plateforme instrumentale intégrée. L’ensemble de la bande passante instrumentale est découpé par une optique commune en 4 spectromètres indépendants :
Les responsabilités scientifique et technique sont assurées par le Royaume-Uni.
Le LESIA au sein du Consortium EChO
Au sein du consortium EChO, 4 laboratoires d’Ile de France (LESIA, IAS, IAP et CEA) assurent l’étude du module MWIR (Mid Wave InfraRed). Le LESIA est responsable de l’étude optique et de la gestion de projet de l’instrument.
Durant la phase d’Ă©tude de faisabilitĂ©, l’Ă©quipe LESIA impliquĂ©e sur l’instrument MWIR d’EChO est composĂ©e de :
Nom et prénom | Responsabilité |
---|---|
COUDE du FORESTO Vincent | Responsable scientifique |
REESS Jean-Michel | Chef de projet |
BUEY Jean-Tristan | Ingénierie système |
ZEGANADIN Didier | Assurance produit |
BERNARDI Pernelle | Architecture optique |
Le projet est en phase d’étude de faisabilitĂ©. Il sera mis en concurrence avec l’ensemble des projets du programme Cosmic Vision classe M3 de l’ESA dans le courant de l’annĂ©e 2013. En cas de sĂ©lection dĂ©finitive, la phase de dĂ©finition prĂ©liminaire dĂ©marrera dĂ©but 2014. Le lancement de la mission est prĂ©vu Ă l’horizon 2024.