jeudi 8 janvier 2015
(mise Ă jour le 12 janvier 2015)
Ce début d’année est endeuillé par l’attentat de mercredi matin 7 janvier 2015 contre Charlie Hebdo. Je relaie ici le message du Président de l’Observatoire pour vous inviter à un moment de recueillement, ce jeudi 8 janvier à midi, en hommage aux victimes, journalistes, policiers et simples citoyens.
A travers un journal, c’est la liberté d’expression qui est visée dans un tel attentat. Or, notre métier de chercheur et d’enseignant-chercheur est dans son essence même lié à cette liberté. Au nom de cette liberté nous manifestons ici au LESIA notre solidarité avec Charlie-Hebdo.
Pierre Drossart
Directeur du LESIA
Ce rendez-vous annuel de la galette du laboratoire est normalement un moment festif au LESIA, où nous commençons l’année en présentant les nouveaux entrants du laboratoire, et faisons le bilan des activités de l’an dernier. Malgré le climat politique très lourd de ces deux derniers jours après l’attentat contre Charlie-Hebdo, j’ai souhaité maintenir ce rendez-vous pour plusieurs raisons : d’abord le deuil n’a qu’un temps, et c’est en poursuivant nos activités de recherche sans céder à la peur ou l’intimidation que nous répondrons le mieux aux menaces ; mais c’est aussi l’occasion de réaffirmer avec force notre unité face à la barbarie qui s’est exprimée contre la liberté de la presse. Notre travail de recherche est consubstantiel à la liberté de penser et d’écrire ce que l’on pense.
Je profite souvent de cette occasion pour apporter un peu de légèreté dans les vœux de nouvel an. Malheureusement la subtilité est toujours une des victimes collatérales des guerres. Dans cette guerre absurde menée par ces djihadistes, il est important de ne pas se tromper d’ennemi. Et nous sommes tous concernés, dans notre métier de la recherche et comme citoyens, car il s’agit bien d’une guerre entre la liberté et la soumission, entre l’intelligence et la barbarie, mais certainement pas entre l’islam et l’occident. Ariel contre Caliban, comme dirait Shakespeare, combat éternel. Dans ce contexte, je vous incite à aller voir le film TIMBUKTU d’Abderrahmane Sissako, qui est encore sur beaucoup d’écrans parisiens, et qui décrit avec beaucoup de force et d’intelligence les rapports entre des djihadistes et la population du territoire qu’ils occupent au Mali. Ce film nous rappelle que les musulmans sont aussi parmi les premières victimes des djihadistes, et il est bon de le souligner quand certains feraient trop facilement l’amalgame entre l’islam et ces agissements criminels.
Pierre Drossart